Au Festival du film de New York, une forme d'art en jeu

NEW YORK (AP) — Lorsque vous pensez aux blockbusters, la première chose qui vous vient à l'esprit pourrait ne pas être un énorme épopée d'après-guerre de 215 minutes projetée pour la première fois au Lincoln Center.

Mais c'est le spectacle qu'il y avait la semaine dernière lorsque le Festival du Film de New York a accueilli une copie 70 mm de « The Brutalist » de Brady Corbet. Le festival n'avait pas encore officiellement commencé — sa 62e édition ouvre vendredi — mais la projection de presse avant-première a attiré de longues files d'attente — comme certains participants l'ont noté, pas très différentes de celles à Ellis Island dans le film — et une salle comble au Walter Reade Theatre.

Le mot s'était répandu : « The Brutalist » est quelque chose à voir. L'épopée de Corbet, avec Adrian Brody dans le rôle d'un architecte juif refaisant sa vie en Pennsylvanie, est le genre de construction cinématographique colossale qui ne se présente pas tous les jours. Tourné en VistaVision et structuré comme des mouvements dans une symphonie (avec une entracte de 15 minutes en prime), « The Brutalist » est en effet quelque chose à contempler. C'est de l'art cinématographique et du blockbuster en un seul, et, peut-être, un rappel de la capacité du cinéma à une grandeur sans compromis — et l'admiration qu'elle peut inspirer.

Il a été à la mode ces dernières années de se demander quel sera l'avenir du cinéma, mais il peut être difficile d'apaiser ces préoccupations au Festival du Film de New York. Le festival se targue de rassembler le meilleur du cinéma du monde entier. Et cette année, les films regorgent d'audaces formelles et de perspectives qui font avancer le cinéma.

C'est aussi le moment où les campagnes pour les Oscars commencent à prendre de l'ampleur, avec des séances de questions-réponses et des cocktails. Mais, contrairement à l'année dernière où « Oppenheimer » et « Barbie » étaient installés comme favoris, la course au meilleur film est dite ouverte. Dans ce vide, des films comme « The Brutalist » et le film d'ouverture du NYFF, « Nickel Boys » de RaMell Ross, sans oublier « Anora » de Sean Baker et « Emilia Perez » de Jacques Audiard, sont prêts à repousser les limites du cinéma d'art et d'essai. Cette année, ces films pourraient être les blockbusters à battre.

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